Fiche technique
Format : Broché
Nb de pages : 175 pages
Poids : 400 g
Dimensions : 16cm X 24cm
EAN : 9782905758279
2001, l'Europe de l'armement en panne ?
Quatrième de couverture
Si l'année 2001 a été marquée par les attentats du 11-Septembre et par les accélérations d'évolution doctrinale qui s'en sont suivies, elle n'a pas été une année de bouleversements majeurs dans le domaine des systèmes de production d'armement. L'augmentation des dépenses militaires américaines a poursuivi une tendance qui était observable depuis 1999 et donc nettement antérieure aux attentats. Et si ceux-ci ont renforcé la propension à l'unilatéralisme de l'Administration américaine, cette propension était déjà sensible auparavant.
En Europe, les trois grands groupes issus du mouvement d'européanisation des années 1999-2000 ont poursuivi leur évolution : BAe Systems, qui a dénoué sa coentreprise avec Thales dans les sonars, paraît de plus en plus tenté par l'horizon américain ; Thales continue sa stratégie de multidomesticité, avec un retrait progressif d'Alcatel, et EADS a noué des accords importants avec la Russie. A ce bilan plutôt satisfaisant on pourrait ajouter la naissance de MBDA, l'«Airbus des missiles», deuxième producteur mondial derrière Raytheon mais devant Lockheed-Martin.
Pourtant, le sentiment d'ensemble quant à l'évolution européenne dans l'année 2001 est celui d'une «étrange langueur» : la naissance de MBDA a demandé deux ans de tractations. Dans le secteur spatial, Astrium n'a pas pu trouver un accord avec les Italiens. Les programmes en coopération européenne aussi symboliques que l'avion de transport militaire A400M ou le missile Meteor n'ont pas reçu, cette année 2001, les commandes définitives qui étaient attendues et les principaux protagonistes multiplient les montages ingénieux pour éviter d'annoncer un échec.
Les secteurs d'armement terrestre et naval, qu'on savait objet des visées américaines dans une stratégie de contournement à l'oeuvre depuis 1999, ont subi une pression plus forte en 2001, notamment avec la conclusion de la prise de contrôle par General Dynamics du constructeur terrestre espagnol Santa Barbara. Cette opération s'inscrit dans le cadre d'une activité plus importante vers l'Europe des firmes américaines dont la hiérarchie a de nouveau été bouleversée en 2001 avec la montée en puissance de Northrop Grumman qui, avec les prises de contrôle de Litton Industries et de Newport News Shipbuilding, est devenu le troisième industriel américain du secteur. Dans cette compétition plus marquée entre les firmes américaines, les opérations de croissance externes en Europe deviennent déterminantes. D'autant que les problèmes de souveraineté qu'impliquent ces opérations ne préoccupent pas les Etats-Unis qui considèrent avec hauteur l'Union européenne, sommée, selon les termes de Richard Perle, de coopérer ou «d'aller au diable».