A mon père

À MON PÈRE

Souvent, hélas trop souvent l'entends des assertions simplistes qui résument d'une phrase sèche la Résistance :
« La Résistance oui, mais combien sont morts à cause d'elle ? »,
« Et puis ce n'étaient que des luttes intestines en elle. »
Ou à propos de la seconde guerre mondiale : « On a assez parlé, c'est du passé, il faut tourner la page maintenant... »
Ces exemples de phrases maladroites et imprudentes, ajoutés à l'indifférence ou à l'ignorance de certains au sujet de la Résistance, me font mal.
Car, outre l'insulte que ces propos représentent pour les survivants ou rescapés de l'enfer du nazisme, ils me laissent comme une insoutenable impression que notre devoir de mémoire est bien mis en péril.
En ce 60 ^ème anniversaire de la Libération, s'il est juste de dire les exploits et les sacrifices des troupes alliées en Normandie et en Provence, il est bon aussi de rappeler le courage et le sens de l'abnégation de ces combattants de l'ombre. On ne dira jamais assez la grandeur du sacrifice des morts de la Résistance, ni l'âpreté de la lutte qu'ils menaient.
Aussi, j'ai voulu au travers du témoignage de mon père, aujour-d'hui disparu, et de ceux de ses camarades, démontrer à quel point il est important de se souvenir des patriotes qui se sont battus, dès le début de la guerre, pour le maintien de la justice et de notre liberté à tous et qui ont écrit - à mes yeux - l'une des pages les plus glorieuses de notre histoire.
C'est en hommage à leur sacrifice et à leur dévouement que j'ai tracé ces lignes. L'aire géographique est la Cornouaille bretonne, mais elle a valeur universelle car ils sont de tous pays...