Abris perdus

Abris perdus

au commencement de la nuit, la bouche
dans la bouche le poème qui vient de loin et tombe, cosmique
dans la chute
d'un vertige atteint
hâtif : exister
dit-elle, écrit-elle et se relève de la tombe
ta langue maternelle est le silence
dit-elle, écrit-elle : naissance
Michaël Glück

Le livre de Hoda Hili est un corps fait de mots tramés de silence. Un volume d'air s'y trouve déployé, une lumière. Elle court entre les poèmes, les aphorismes. À tendre l'oreille, c'est une voix économe de ses mots, toujours rigoureusement ajustés que l'on entend résonner, une voix libre et légère.

Lire Hoda Hili, c'est marcher sur le fil du souffle, main courante tendue sur le passage aérien de l'exister.
Alain Freixe