Adieu Bogomir

« Le samedi soir, avec additions aux jours de fête, les détenus se retrouvent en très petits comités, à deux, à trois ou à quatre, dans la cellule de l'un ou l'autre, et au titre générique de Zellebesuch. Terme qui se traduit à peu près courtoisement : visite en cellule. Et ce, après inscription préalable et dûment enregistrée avant le mercredi soir qui précède ; sauf contrordre, pour une durée globale allant de seize heures à vingt heures quinze. "La direction est aussi libre de tout annuler", me dit Verochka, toujours le plus sérieusement du monde, et comme si tout l'équilibre des forces en dépendait. Et ce détail, je le récoltai et je le plaçai dans ma besace, en murmurant "oui", baissant légèrement la tête, comme pour me cacher. Car voilà, Kurt, je ne suis pas fou, mais dans le grand flottement que procurent toujours les histoires relatives aux enfermements, je rencontrais en quelque sorte la femme de Bogomir au-delà d'elle-même. »