Né en Hongrie en 1933, Alexandre Hollan est l'auteur d'une oeuvre abondante, considérée aujourd'hui
comme l'une des plus singulières du tournant des XXe et XXIe siècles. À partir de sa première
exposition personnelle en 1978, l'artiste se consacre à un travail sur le motif qui élit deux modèles
exclusifs : les arbres et les natures mortes, qu'il préfère nommer «vies silencieuses».
Ce partage de l'oeuvre recoupe celui entre mouvement (les arbres) et immobilité (les natures mortes),
mais également deux directions de l'art contemporain : celle de Rothko, dédiée à la couleur, et celle
de Morandi, dont Hollan a pu dire qu'il était son «père» artistique. L'artiste revendique une recherche
personnelle, liée à une réflexion proprement plastique : alternance du trait et de la forme ; travail sur
les «réseaux» d'énergie des arbres ou des objets peints, saisie de la présence vitale des éléments par
différentes techniques picturales : lavis, fusains, acrylique, et différents supports : papiers, toiles, bannières.
Son travail oscille ainsi entre visible et invisible, s'efforçant de peindre la sensation de celui qui regarde,
opposée à la simple perception des signes extérieurs du monde. En retrait d'un monde toujours plus
frénétique, détourné des objets usuels et vieillis ou des paysages sans lustre monnayable, Hollan donne
également par son travail une leçon de patience et de ténacité qui fait lentement surgir un autre
ordre de la réalité, plus profond, plus sourd, et plus intense.
Alexandre Hollan was born in Hungary in 1933. His prolific work is viewed today as one of the most
singular in the late 20th and early 21st centuries. From his first solo exhibition in 1978, he elected
to work from nature, on two subjects exclusively: trees and the still lifes he prefers to term "silent lifes".
These two sides of his work are paralleled by research into movement (the trees) and immobility
(the still lifes), as well as two directions in contemporary art: Rothko, dedicated to color, and Morandi,
whom Hollan has called his artistic "father". Yet Hollan asserts his personal research, his own
formal thinking into alternation of line and form, into exploring the "networks" of energy in trees
and painted objects, and seizing their living presence through the use of various pictorial techniques
-washes, charcoal, acrylic- and various supports such as paper, canvas and silk banners.
Oscillating between the visible and invisible, his work endeavors to paint the beholder's feelings rather
than only a perception of the outward signs of the world.
Drawing back from an evermore frenzied world whose focus has shifted away from well-worn
everyday objects or landscapes without the sheen of salability, Alexandre Hollan's work is also a lesson
in patience, and the tenacity that slowly brings about another order of reality, one that is deeper,
more secret and more intense.