Fiche technique
Format : Broché
Nb de pages : 126 pages
Poids : 178 g
Dimensions : 14cm X 21cm
Date de parution : 31/12/2099
ISBN : 978-2-88960-025-0
EAN : 9782889600250
Les libraires en parlent
À la faveur de la découverte d’une correspondance entre Roberto Balzen et Anita Pittoni, figures éditoriales mythiques de Trieste, Samuel Brussel, également éditeur, se lance dans une enquête littéraire sur les traces du charme discret de cette ville de l’Adriatique dont on dit qu’elle excelle plus que toute autre dans “l’art d’être nulle part”. Ville fantôme des souvenirs de l’Empire austro-hongrois pour certains, modèle alternatif d’une italianité décentrée pour d’autres, Trieste vit à cheval sur plusieurs rêves et sur plusieurs frontières. Avec elle, c’est une certaine idée de la littérature que Samuel Brussel fait resurgir.
Quatrième de couverture
J'ai découvert Trieste en faisant mon premier voyage comme employé de la Compagnie Internationale des Wagons-Lits, au début des années 1980. Au fil des années, j'y retournerai souvent. Je fréquentais pendant mes haltes la Libreria Internazionale Italo Svevo, où je rencontrai Bruno Maier, grand lettré italien, qui m'ouvrit sa bibliothèque et me fit découvrir de précieux trésors oubliés du monde triestin et istrien.
Au mois de mars 2017, je tombai sur une dépêche de l'Agence de Presse italienne ANSA, qui annonçait la découverte d'une dizaine de lettres échangées entre le mythique Roberto (Bobi) Bazlen et Anita Pittoni. Anita s'apprêtait, en 1949, lancer une maison d'édition, le Zibaldone, et demandait à son ami Bobi d'y participer.
Je connaissais Anita Pittoni comme éditrice d'un des catalogues les plus raffinés de l'Europe de l'après-guerre et voilà que je découvrais l'écrivaine, avec ses lettres et son Journal, que venait de publier le libraire Volpato. C'est alors que j'eus une vision ; libraires et éditeurs, artistes, écrivains et poètes : tous ces artisans ne formaient qu'un seul monde, le monde de la beauté et de la connaissance qui révèle à chacun son identité.
Pendant quelques mois, j'écumais les librairies et les Archives de Trieste, dans une enquête qui me porta de rencontre en rencontre. Ce fut le début d'AIphabet triestin.
S.B.
« Je trouvai refuge, les premiers jours de mon arrivée, à l'Hôtel Centrale. Je m'installai dans une chambre simple et lumineuse qui donnait sur le marché aux épices et sur l'église Sant'Antonio.
Anita Pittoni, la poétesse au caractère ténébreux et fougueux dont j'avais redécouvert l'existence quelques mois plus tôt, fit son apparition avec un poème que je me lisais comme une invitation, un augure de bienvenue ; A casa mia, un des sept fascicules imprimés et pliés en accordéon dans la série « L'Armonica, Zibaldone des écrits bref ». La bora que l'on entendait souffler avec vigueur aux fenêtres faisait un accompagnement harmonique naturel aux paroles.
Trieste avec son aventure toute de beautés naturelles vivante jusque dans sa mort avec dans le coeur des poètes tous ses morts. »