Amouriner

Amouriner

Amouriner est un récit en treize chapitres et trois voix : celle du narrateur qui découvre, à l'occasion de la mort d'un proche, une correspondance, et celles des deux protagonistes de cet échange. Dans cette chronique qui se situe à la fois dans le passé proche et le présent de son écriture, il y a un certain nombre d'autres personnages impliqués par les relations qu'ils sont censés avoir entretenu avec les principaux. Donc, Claude et Dominique font ce qu'on appelle « une rencontre ». Quoi de plus « trivial » ? Sauf que la trivialité est la croisée de chemins qui se « heurtent », qui sont les extrémités provisoires d'un réseau plus grand, et que cette lutte n'a de véritable existence que lorsqu'elle est « vue » ou « lue » par un témoin. La banalité de la situation -une relation censément amoureuse et le thème « d'éros et thanatos »- est perturbée par son ambiguïté quant au genre, par une sorte de sous texte à l'allure de théorie artistique comme dans Le Banquet de Platon, et par le télescopage de cette « histoire » avec celle du narrateur en position de « tiers exclus ». Le récit s'achève classiquement dans une manière de catastrophe schopenauerienne.