Rayon XIXe et XXe siècles
Anatole France & Archag Tchobanian : deux grandes voix pour l'Arménie

Fiche technique

Format : Broché
Nb de pages : 279 pages
Poids : 500 g
Dimensions : 16cm X 24cm
ISBN : 978-2-37604-066-8
EAN : 9782376040668

Anatole France & Archag Tchobanian

deux grandes voix pour l'Arménie


Paru le
Broché 279 pages

Quatrième de couverture

Dans les carrières d'Anatole France et d'Archag Tchobanian, le 9 mars 1897 est digne d'être marqué d'une pierre blanche. Ce jeune poète arménien de 25 ans, venu de Constantinople à Paris pour plaider la cause des Arméniens massacrés dans l'Empire ottoman, donne, dans la salle de la Société de Géographie, une conférence sur « L'Arménie, son Histoire, sa Littérature, son rôle en Orient » qui fut aussitôt publiée sous la forme d'une plaquette aux Éditions du Mercure de France. Anatole France la préside. C'est la 1re fois que le nouvel académicien accepte de prendre la parole pour défendre une cause humanitaire. Il rend hommage à la généreuse et savante éloquence du conférencier et déclare : « uneforce est avec vous, dispersée mais puissante, la sympathie des coeurs généreux et des nobles esprits ». Dès lors il sera une figure majeure du mouvement arménophile naissant.

Le 16 juin 1900, il préside une « Grande Matinée au profit de quatre-vingt mille orphelins d'Arménie », organisée dans le Théâtre du Vaudeville par Archag Tchobanian. Il prononce un généreux discours et déclare : « Aujourd'hui, des sommets du Taurus aux plateaux de l'Ararat 300000 victimes nous crient : « Vous n'êtes pas venus. Nous sommes morts et nos enfants vont mourir. Pour que nous nous endormions en paix donnez du pain à nos orphelins » ».

Avec Georges Clemenceau, Jean Jaurès, Francis de Préssenssé et Eugène de Roberty, il fait partie du comité de rédaction du journal « Pro Armenia » fondé par Pierre Quillard.

Le 9 avril 1916, il participe à un « Hommage à l'Arménie » organisé dans le Grand amphithéâtre de la Sorbonne et prononce un vibrant discours prémonitoire : « L'Arménie expire mais elle renaîtra. Le peu de sang qui lui reste est un sang précieux dont sortira une postérité héroïque. Un peuple qui ne veut pas mourir ne meurt pas ».

Tchobanian consacra sa vie à plaider la cause arménienne par de nombreux discours et à faire connaître la culture arménienne par de remarquables publications, en particulier « Les Trouvères arméniens » et les trois tomes de sa « Roseraie d'Arménie ». C'est à juste titre que l'académicien René Grousset lui a déclaré, en 1950 : « Vous avez été l'interprète aussi scrupuleux que fervent de la pensée française en Orient, de la pensée arménienne en Occident ».

Anatole France, dont toutes les interventions proarméniennes sont réunies dans cet ouvrage, est une figure majeure du mouvement arménophile français. C'est à ce titre que le Catholicos Kévork V lui fit remettre à la demande de Nubar Pacha, Président de la Délégation Nationale Arménienne, une Bulle papale (Gontag) pour le remercier de son engagement.

Archag Tchobanian et le mouvement arménophile en France

Dans la dernière décennie du 19e siècle, les provinces arméniennes de l'Empire ottoman sont à feu et à sang. Le sultan Abdul Hamid II tente de régler la question arménienne en supprimant les Arméniens : plus de 300 000 sont massacrés. Au cours de la Guerre mondiale, les Jeunes-Turcs planifient et organisent le génocide des Arméniens.

Quelle fut alors la réaction des écrivains et des intellectuels français devant ces actes de barbarie ? Edmond Khayadjian répond à cette question et révèle l'existence d'un vaste mouvement arménophile.

Le poète Archag Tchobanian (1872-1954) a joué dans ce mouvement un rôle déterminant.

En 1895, il quitte Constantinople et se fixe à Paris. Bien vite, il gagne à la cause arménienne de nombreuses sympathies en faisant connaître le martyre de ses compatriotes, mais aussi en montrant quel peuple est le sien. Véritable ambassadeur des lettres arméniennes, il révèle à l'opinion française les trésors de la culture arménienne.

Anatole France, Georges Clemenceau, Pierre Quillard, Denys Cochin, Victor Bérard, Séverine, Jacques de Morgan, Antoine Meillet, René Grousset... lui apportent un soutien actif. C'est grâce à Tchobanian que de nombreux écrivains, artistes et hommes politiques sont devenus des arménophiles militants.

Biographie

Edmond Khayadjian est né à Marseille. Il a fait des études classiques au Lycée Thiers puis à la Faculté des Lettres d'Aix-en-Provence. Agrégé des Lettres modernes, il a enseigné au Lycée Marcel Pagnol de Marseille.
Ses recherches sur l'attitude des écrivains français devant la Question arménienne l'ont conduit à découvrir et révéler le rôle qu'Archag Tchobanian a joué dans la naissance et le développement d'un important mouvement arménophile en France. Un premier résultat de ses recherches a été publié en 1986 par le Centre National de Documentation Pédagogique, puis en 2001 par les Éditions Sigest sous le titre : Archag Tchobanian et le mouvement arménophile en France.
En 1981, il avait fait rééditer dans le cadre des Publications de l'Académie de Marseille la célèbre Histoire du Peuple arménien de Jacques de Morgan pour laquelle il rédigea - en utilisant les archives de Tchobanian conservées en Arménie et celles de Jacques de Morgan que l'héritier de ce dernier lui avait permis d'étudier - une présentation intitulée : La genèse de l'Histoire du Peuple arménien à la lumière de la correspondance de Jacques de Morgan, révélant le rôle déterminant que Tchobanian avait joué dans l'entreprise et la rédaction de cet ouvrage. Pour cette publication, qui a été procurée par les Pères Mékhitaristes de Venise, il a obtenu le 1er prix Jacques de Morgan de l'Académie de Marseille. Toujours dans le cadre de ces Publications de l'Académie de Marseille, il a fait rééditer un autre ouvrage de Jacques de Morgan, intitulé Essai sur les Nationalités, consacré à la Question arménienne. Edmond Khayadjian est l'auteur de divers articles sur les relations entre Tchobanian et Anatole France ainsi que Frédéric Mistral, Jacques de Morgan et Romain Rolland dont il a mis au jour les correspondances qu'il a présentées à l'occasion de nombreuses conférences.

Avis des lecteurs

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