Ce récit du <> d'Ihara Saikaku (1642-1693) raconte les derniers mois de la vie et la mort volontaire de l'acteur Arashi Saburôshirô. Parce qu'il n'a pas su ou voulu respecter la frontière entre l'illusion théâtrale et la vie réelle. Arashi, victime des passions déchaînées autour de sa personne, s'ouvre le ventre avec un courage digne des guerriers dont il avait <> le rôle sur scène. Ainsi l'acteur authentifie-t-il son image, qui va désormais continuer de vivre chez ses admirateurs. Si l'érotisme imprègne l'ensemble de l'oeuvre, ce petit roman - composé et publié quelques mois à peine après la disparition d'Arashi - donne à rêver au-delà : n'est-ce pas la nature éphémère des êtres qui en définitive ferait leur prix ? Faire prendre conscience de cette profonde mélancolie du monde, c'était peut-être, après tout, la fonction que jouaient dans le Japon de la fin du XVIIe siècle ces <> qu'étaient, à l'égal des quartiers de plaisir, les théâtres de kabuki.