Fiche technique
Format : Broché
Nb de pages : 308 pages
Poids : 504 g
Dimensions : 16cm X 24cm
ISBN : 978-2-7132-2394-5
EAN : 9782713223945
Messianismes et anthropologie entre France et Italie
retours sur l'oeuvre de Vittorio Lanternari
Quatrième de couverture
La revue Archives de sciences sociales des religions s'assigne trois objectifs :
- promouvoir une perspective comparative, élargie à toutes les religions, et à toutes les aires culturelles ;
- favoriser une coopération de toutes les sciences sociales aux fins d'éclairer les facettes multiples du phénomène religieux ;
- accueillir l'exposé des réflexions méthodologiques et théoriques sur les objets de la recherche.
L'effervescence de l'actualité religieuse et la globalisation des formes de religiosité conduisent plus que jamais les sciences sociales à interroger leurs frontières disciplinaires et à mettre à l'épreuve leurs paradigmes du fait religieux.
Le premier dossier de ce numéro à deux thématiques opère un retour à plusieurs voix et dans diverses perspectives sur l'oeuvre de Vittorio Lanternari (1918-2010), anthropologue italien qui fit connaître dans les années 1960 les mouvements religieux des peuples opprimés par le colonialisme occidental, messianismes du Tiers Monde dont on se demandait alors s'ils étaient révolutionnaires. Les diverses contributions rassemblées ici reviennent sur ce moment trop oublié où des échanges internationaux très denses et un programme comparatif ambitieux tâchaient de penser les relations du religieux et du politique. L'oeuvre de Lanternari y est confrontée à son héritage - l'histoire des religions dans ses formes italiennes -, à sa réception - par l'anthropologie française - et à sa mise en débat la plus radicale, par l'ami le plus proche, Ernesto de Martino (1908-1965).
Le second dossier réunit plusieurs études anthropologiques récentes ayant en commun de s'interroger sur les figures et substituts du « saint ». Il s'agit pour elles de repérer les formes de mises en présence d'entités surnaturelles à travers des éléments sensibles variés - images, reliques ou tombes mais aussi sang sacrificiel, arbre ou marionnette - qui ont été rapprochés par la notion de substitut. Ces supports de la dévotion, inévitables parce qu'ils rendent l'invisible accessible et manipulable, sont saisis dans les contextes d'action rituelle qui leur confèrent cependant l'essentiel de leur pouvoir de conviction. Les substituts finissent par compter plus que les êtres dont ils ne devraient être qu'un équivalent moindre. À travers divers terrains relevant du christianisme (France, Espagne, Pérou), de l'islam (Maroc, Palestine) ou d'une figure théâtrale frontière entre le bouddhisme et le shinto japonais, la réflexion anthropologique porte sur les modes d'action ou l'efficacité des situations et objets rituels.