Fiche technique
Format : Broché
Nb de pages : 157 pages
Poids : 400 g
Dimensions : 15cm X 21cm
ISBN : 978-2-911105-76-0
EAN : 9782911105760
Art et voyeurisme, des pompiers aux postmodernes
essai
Quatrième de couverture
La condamnation des « Pompiers » et leur éviction de l'histoire de l'art au nom de la pertinence artistique est une affaire strictement franco-française. Rien de comparable ne s'est produit ailleurs en Europe.
Dans cet essai l'analyse d'un tableau célèbre, pourtant retiré depuis longtemps des cimaises, permet de mettre en évidence un travail du signe, véritable sémiotisme avant la lettre, dans certaines peintures de la fin du 19e siècle.
Il s'agit de la « Lady Godiva » de Jules Lefebvre (1891) qui, autour d'une figure visible - une femme nue sur un cheval descendant une ruelle moyenâgeuse -, dispose plusieurs personnages invisibles parmi lesquels un Voyeur dont le regard pèse sur la réalité des protagonistes et interpelle le spectateur dans sa propre pulsion voyeuriste, autrement dit dans son incapacité à appréhender la peinture dans son projet spécifique et son épaisseur signifiante.
La stratégie de sens qui fait la modernité de cette oeuvre, comme celle des « Enervés de Jumièges » d'Evariste Luminais, oblige à distinguer deux phases dans ce qu'il est convenu d'appeler « l'art pompier » : le Néoacadémisme et le Pompiérisme proprement dit qui, sous la pression d'une censure idéologique et marchande destructrice, en a été la dérive spéculaire pathologique.
L'aliénation du regard de l'artiste, enfermé dans une logique de refoulement du politique et du collectif, est également à l'origine de l'iconisme exhibitionniste et mondain d'une postmodernité artistique au service de l'ordre en place. Tournant le dos aux exigences de l'art moderne, cet art de marché reprend à son compte le message de soumission et de complaisance de l'art de la Belle Epoque.