Fiche technique
Format : Relié
Nb de pages : 329 pages
Poids : 680 g
Dimensions : 16cm X 25cm
ISBN : 978-2-7178-6933-0
EAN : 9782717869330
Quatrième de couverture
Les activités artistiques suscitent de nombreux marchés au point d'y voir les leviers possibles d'un développement soutenable et d'une société créative. Pour en comprendre les ressorts, il nous faut partir des regards portés sur l'art : un regard désintéressé qui y voit la source d'une émotion, du « je ne sais quoi de Kant » ; un regard intéressé qui y voit la possibilité de résoudre des problèmes de loisirs et d'éducation, d'embellissement des marchandises, d'attractivité des territoires. L'imbrication croissante de ces regards permet d'identifier trois régulations : un marché d'avant- garde dominé par les regards désintéressés où la confiance mutuelle des acteurs est déterminante ; un marché fil du rasoir mêlant ces deux regards et nous rapprochant des loteries ; un marché-portail où, en monnayant l'attention d'une audience, les médias et Internet font aussi bien remonter l'argent des publicitaires vers les créateurs qu'ils le gardent pour eux et deviennent alors des parasites.
Les racines de ces débats remontent aux naissances concomitantes de l'esthétique et de l'économie politique au Siècle des lumières. Là où l'esthétique faisait miroiter un particulier au sein de quelque chose de général, l'économie politique entendait déjà fondre cette variété des ressentis dans un numéraire généralisé. Articuler ces champs de connaissances soulève aujourd'hui de nombreux défis : L'art peut-il se vouloir désintéressé quand l'argent fonctionne à l'intérêt ? L'économie des arts est-elle maudite ou porte-t-elle en germe les prémices d'une nouvelle économie de partage ? En instrumentalisant l'art, la culture n'en réduit-elle pas la puissance ?