Ashkénaze blues

Ashkénaze blues

Ce récit biographique nous mène de l'Ukraine à la Pologne, de la France aux États-Unis et à la République dominicaine, tout en faisant des détours par la Sibérie, l'Asie centrale et Israël. En filigrane se dessinent au fil des pages ces pays par lesquels ont circulé les membres de la famille de l'auteur dans leurs pérégrinations vers un monde meilleur ou vers la mort. Ce texte creuse la mémoire, convoque des souvenirs, comble des vides, s'efforce de reconstruire la vie pour mettre bout à bout l'histoire de deux familles juives assimilées sous l'Empire russe puis dans la Pologne indépendante. Pendant plusieurs décennies, une chape de plomb a recouvert le passé des défunts. Pour reconstruire leurs vies, l'auteur chemine d'indice en indice, suivant toujours au plus près le fil d'un souvenir, l'écho d'un mot ou un non-dit, ou encore un vieux cliché, formant une sorte de matriochka, ces poupées russes qui s'emboîtent les unes dans les autres.

On a beau vouloir fuir son histoire, elle vous rattrape un beau jour et il faut alors la démêler, défaire les noeuds afin de rattacher le passé au présent.

Ce texte pose la question du judaïsme et de la judéité après la Shoah et se penche de façon plus générale sur les blessures que l'Histoire laisse dans son sillage. Ceux qui survivent à la destruction et à la négation des hommes portent, malgré eux, le poids de visages et de mondes engloutis.