Au fil des îles

« Nous ne saurions dégarnir encore cette paroi », avions-nous déclaré à la fragile vieille dame aux cheveux blancs dont nous venions de décrocher la collection de tissus indonésiens qu'elle avait offerts au Musée d'ethnographie.

Reçu par le MEN il y a un quart de siècle, le fonds Gediking-Ferrand offre un riche survol des productions indigènes de l'Indonésie. Sur les quelque 150 pièces recueillies aux meilleures sources dans l'entre-deux-guerres, les deux tiers sont représentés par les textiles.

Certains se sont révélés rares ou inconnus dans l'abondante littérature sur le sujet, parmi les plus anciens rapportés en Europe ou d'une antiquité surprenante. Ikats somptueux et batiks complexes ne cessent d'émerveiller.

Ce trésor dormait dans les réserves, jusqu'à ce que deux passionnés viennent lui redonner, grâce à cet ouvrage, une existence publique méritée.

Comme précédemment dans la série, ce volume comporte deux parties distinctes mais se répondant : un texte général replaçant la donation dans son contexte tant indonésien que neuchâtelois et une série d'explications sur les domaines représentés.

La deuxième section, plus technique, est consacrée au catalogue qui décrit les pièces une à une, photographie à l'appui et détails si nécessaire.

« Prenez tout, insistait la généreuse donatrice... » Hélas ! la grande tenture non enlevée est toujours portée disparue.