Au pays des Soviets

Quelques années avant Tintin...

Lorsque j'ai demandé à Felip Équy, du Centre international de recherches sur l'anarchisme de Marseille, s'il avait une réédition à me recommander, je m'attendais à une belle découverte. Et c'en fut une, malgré le temps passé à établir le texte, le relire, le corriger...

Le récit est littéralement « extraordinaire », comme il se déroule dans la Russie post-révolutionnaire, dont il est un premier témoignage.

Dans sa remarquable préface, Anne Steiner nous restitue à merveille le contexte historique. On peut entendre ses distances envers le héros du récit, à la fois fanfaron et porteur de nombreux préjugés.

Pour ma part, j'aborde plutôt cet ouvrage comme un pur produit littéraire, le narrateur se moquant volontiers des autres et de lui-même, un peu à la manière de Gégout dans Prison fin de siècle...

La description de la Russie d'alors ne s'y fait ni à charge, ni à décharge, Mauricius faisant souvent appel à une forme de psychosociologie religieuse, à laquelle l'auteur de ces lignes ne peut être que sensible, tant elle imprègne le plus souvent les mentalités.

Puis, c'est drôle, le plus souvent très bien écrit, et bien pensé.

Merci, Felip !