Fiche technique
Format : Broché
Nb de pages : 378 pages
Poids : 650 g
Dimensions : 16cm X 24cm
EAN : 9782845867611
Aux origines du Mai malgache
désir d'école et compétition sociale 1951-1972
Quatrième de couverture
Philosophe spécialisée en Sciences de l'éducation, Anne-Marie Goguel s'interroge ici sur les origines lointaines des grèves scolaires et étudiantes qui firent tomber la Première République malgache en mai 1972. Elle combine dans ce travail l'expérience de « terrain » de dix ans d'enseignement dans les lycées de la capitale, entre 1961 et 1971, avec des lectures et recherches d'archives menées en France après son retour.
Elle développe un paradoxe. L'école, remarquablement implantée à tous les niveaux avant la colonisation, avec des manuels en malgache, est ensuite francisée et maintenue en position subalterne. Elle revient au centre des préoccupations des nouveaux dirigeants après l'indépendance. Choyée, elle reçoit une part du budget double de ce qu'il en est en France à la même époque ! Le cas malgache est donc très éclairant du fait que, dans l'ensemble des pays d'Afrique francophone, il est un cas limite. D'où aussi la deuxième dimension du livre : l'enseignement à Madagascar devient un lieu d'analyse privilégié du phénomène de la coopération.
Restée dans la pratique un pur produit français, l'école est au centre du discours sur le développement. Mais la fonction de celui-ci n'est-elle pas de masquer des pratiques néocoloniales ? L'apprentissage scolaire n'est-il pas le prototype, applicable à bien d'autres activités, qui contribue à l'intériorisation par les Malgaches de la dépendance ?
Certes, cet emballement soutenu jusque dans les années 1970 par la France, pourvoyeuse de jeunes coopérants, répond aux frustrations de la bourgeoisie merina, longtemps interdite de lycées, et des élites côtières, en gros retard de scolarisation. Mais cette fuite en avant, et le malaise d'une génération fortement acculturée feront tomber une république d'instituteurs et amorceront la décrue de la coopération.