Beau temps mais orageux en fin de journée

Beau temps mais orageux en fin de journée

Été 1985, à Ménilmontant. Jacques (Claude Piéplu) et Jacqueline (Micheline Presle) sont mariés depuis quarante ans. Leur vie commune balance entre la tendresse et l'agacement. Aujourd'hui, l'atmosphère est à l'orage et leur fils, Bernard (Xavier Deluc), débarque à l'improviste avec sa nouvelle amie (Tonie Marshall)...

« Beau temps mais orageux en fin de journée vient percer par les plus déchirants mouvements la surface boulevardière de son petit théâtre. Précis météorologique des sentiments (et même de l'existence), il garde la simplicité directe d'une chanson populaire et touche par surprise et en plein coeur, un peu comme un refrain dévastateur s'élève sur les accords souterrains d'une familière ritournelle. Faux huis-clos bellevillois en fait ouvert à des vents inquiets, élevant sur le sentiment d'usure et d'agacement, ses puissances comiques énervantes, un monument d'amour et de tristesse désemparées, le film éblouit par cette puissance musicale, son sens de l'espace inouï par sa discrétion, le jeu de tous les instants qui entrelace les couples, les générations, Corneille et l'huile d'arachide Éclat d'Or, l'appartenance à un milieu et son affranchissement, la jeunesse et la vieillesse au miroir l'une de l'autre.
Le film s'écoute autant qu'il se voit et déploie sa cruelle tendre précision, son goût du trivial comme du songe et du mensonge, en forme d'hommage aux peintres du dimanche, qui peignent "plus vrai que vrai". »
Florence Maillard