Fiche technique
Format : Broché
Nb de pages : 269 pages
Poids : 1395 g
Dimensions : 21cm X 27cm
ISBN : 978-2-36219-063-6
EAN : 9782362190636
Beaugency
l'évolution d'une ville en Val de Loire
Centre
Quatrième de couverture
Les Cahiers du Patrimoine accueillent les synthèses des recherches faites par les meilleurs spécialistes sur un thème, une aire géographique, un quartier, une ville, un monument ou un type d'objet. De nombreuses illustrations souvent inédites, plans, relevés, reconstitutions, documents d'archives viennent éclairer les textes qui s'adressent tant aux chercheurs qu'aux amateurs d'art et d'histoire désireux de mieux connaître le patrimoine de leur région ou un aspect thématique du patrimoine français.
Située au bord de la Loire entre Beauce et Sologne, Beaugency, ville de taille moyenne, fait partie du site inscrit sur la liste du patrimoine mondial par l'UNESCO. Résultant d'une opération d'inventaire général du patrimoine culturel menée sur l'ensemble du canton, cet ouvrage propose une synthèse de l'évolution urbaine et architecturale de Beaugency du Moyen Âge au XXe siècle, précédée d'un éclairage sur l'occupation du site aux époques antérieures.
Comme beaucoup d'autres villes du Val de Loire, Beaugency connut au Moyen Âge et à la Renaissance une grande prospérité, dont témoignent encore aujourd'hui des monuments majeurs : le donjon, le pont, l'église Notre-Dame, la tour du Change, l'hôtel de ville... Les édifices ou espaces plus modestes - maisons, boutiques, places, marchés, cimetières, port, moulins - permettent, eux aussi, de comprendre comment la ville fut occupée, agrandie, aménagée au fil des siècles.
Replaçant les faits locaux dans un contexte historique plus large, régional ou national, cet ouvrage complète la série des études patrimoniales urbaines qui se sont multipliées depuis les années 1990.
25 mars 1969
Ce n'est pas seulement le goût qui, dans les inventaires, ajoute les statues romanes aux statues romaines, et les oeuvres gothiques aux oeuvres romanes avant de leur ajouter les têtes d'Entremont. Mais ce ne sont pas non plus les découvertes, car les oeuvres gothiques n'étaient inconnues : elles n'étaient qu'invisibles. Les hommes qui recouvrirent le tympan d'autun ne le voyaient pas, du moins en temps qu'oeuvre d'art. Pour que l'oeuvre soit inventoriée, il faut qu'elle soit devenue visible. Et elle n'échappe pas à la nuit par la lumière qui l'éclaire comme elle éclaire les roches, mais par les valeurs qui l'éclairent comme elles ont toujours éclairé les formes délivrées de la confusion universelle. Tout inventaire artistique est ordonné par des valeurs ; il n'est pas le résultat d'une énumération, mais un filtrage.
Si bien que nous ne tentons plus un inventaire des formes conduit par la valeur connue : beauté, expression, etc. qui orientait la recherche ou la résurrection, mais, à quelques égards, le contraire : pour la première fois, la recherche, devenue son objet propre, fait de l'art une valeur à redécouvrir, l'objet d'une question fondamentale. Et c'est pourquoi nous espérons mener à bien ce qui ne put l'être pendant cent cinquante ans : l'inventaire des richesses artistiques de la France est devenu une aventure de l'esprit.
André Malraux