Beaux jours en France

Entre la Libération (1944) et la «révolution» médiatico-parodique de 1968, un quart de siècle est aujourd'hui occulté. Les «trente glorieuses» dont on nous rebat les oreilles se réduisent en réalité à une décennie. La modernité n'entra dans les campagnes «profondes» et dans les quartiers «insalubres» des villes qu'à très petits pas. En commençant par égrener les «biens de consommation», puis en détruisant et en changeant le paysage. En dépit des esprits chagrins, toutefois, les valeurs de la République sont moins «dévaluées» qu'il n'y paraît.

Les clichés pris alors par les photographes de la maison Combier témoignent de la mutation vécue néanmoins par la France dans ces années-là. La modernité, souhaitée ou subie, s'est superposée à ce qui subsistait du monde ancien.

Apparitions, disparitions, Gérard Guicheteau pointe ce qui constitue la grande mutation. Enfant né de l'avant-dernière pluie, il promène un regard goguenard sur sa «belle jeunesse» et sur les promesses advenues du béton, du tout-automobile et de la société de loisirs, sur la fin des paysans comme sur le déclin de la «fille aînée de l'Eglise» ou sur la mort supposée de la «patrie». Preuves à l'appui. Un autre pays a vu le jour à l'aube du présent siècle.