Ben Sira, un sage pour notre temps ?

Le livre du Siracide n'est pas toujours aisé à décrypter. Certes, depuis une vingtaine d'années, les études textuelles, littéraires et théologiques de l'oeuvre ont connu un véritable regain d'intérêt. Mais ces travaux n'ont pas toujours permis d'en éclairer l'exégèse et l'herméneutique.

De plus, dans le cadre restreint de cette étude, il n'est pas possible de parcourir l'ensemble du livre. Nous avons choisi de nous concentrer sur le chapitre 7, même si ce passage n'a que peu retenu l'attention des spécialistes. Il n'a pas le souffle poétique des hymnes à la sagesse (Si I, I-10 ou Si 24) ni celui de l'éloge des Pères (Si 44-50).

Pourtant, quoique peu commenté et absent des textes liturgiques, ce chapitre, essentiellement éthique, balaie de nombreux secteurs de l'existence où s'actualise la sagesse. Si 7 aborde la plupart des thèmes du livre : la vie avec Dieu et le prochain, en famille et en société, la place du prêtre dans la religion, autant de domaines qui intéressent également la sagesse en Afrique, hier et aujourd'hui. L'éclairage du Nouveau Testament et des Pères de l'Église donne aux communautés d'Afrique de pouvoir décrypter l'histoire sinueuse de leur temps, de déceler les exigences de la Parole à y vivre, avec lucidité, détermination et pugnacité, sens créatif et prospectif. Alors, on pourrait trouver ici des fondements bibliques et théologiques d'une pastorale et d'une catéchèse sapientielles. Elles s'éclaireraient de pictographies africaines et de l'exhortation post-synodale Africae Munus.