Fiche technique
Format : Relié sous jaquette
Nb de pages : 208 pages
Poids : 1320 g
Dimensions : 24cm X 28cm
ISBN : 978-2-7541-0695-5
EAN : 9782754106955
Bill Brandt
ombre et lumière
Les libraires en parlent
Figure emblématique du modernisme photographique, Bill Brandt n'a pas la même notoriété que ses contemporains Henri Cartier-Bresson et Walker Evans. Du visage d'une Angleterre méconnue à des nus étranges et sensuels offerts dans une perspective avant-gardiste, l'oeuvre du photographe anglais reste pourtant un maillon essentiel dans l'histoire de la photographie.
Soucieux de la qualité de ses tirages, Bill Brandt est attentif au grain et aux contrastes et nous offre un travail remarquable d'une grande beauté.
Faites une plongée extatique dans la profondeur de ses noirs !
Quatrième de couverture
Au cours d'une carrière longue d'un demi-siècle, Bill Brandt a voulu stimuler l'aptitude de l'homme à voir le monde « dans sa fraîcheur et son étrangeté ». « La plupart d'entre nous, écrivait-il, sommes trop occupés, trop préoccupés, trop attentifs à prouver que nous avons raison, trop obsédés par des idées pour prendre la peine de regarder » Ce photographe d'origine allemande décida de s'installer en Grande-Bretagne, où il se fit bientôt connaître pour sa capacité à insuffler un sentiment d'émerveillement dans les réalités ordinaires de la vie quotidienne. On lui doit un certain nombre d'images qui témoignent de la résistance de son pays d'adoption et de sa détermination à faire front face aux ravages de la Seconde Guerre mondiale. Parallèlement, il s'est lancé dans ce qui se révéla être une exploration profonde, durant plusieurs décennies, des genres du paysage et du portrait, pour clôturer son parcours par une série exceptionnelle de nus féminins, parmi les créations les plus originales du XXe siècle.
Illustré de plus de cent soixante photographies, Bill Brandt. Ombre et lumière retrace l'intégrité du remarquable itinéraire de Brandt et analyse de façon passionnante ses techniques de tirage et leur évolution au fil du temps, jetant ainsi un éclairage nouveau sur un artiste qui demeure l'un des photographes modernes les plus importants du XXe siècle.
Bill Brandt (1904-1983) est une figure fondatrice de la tradition moderniste de la photographie : son exploration visuelle de la société, du paysage et de la littérature de l'Angleterre est indispensable pour comprendre l'histoire de la photographie et, sans doute, la vie en Angleterre au milieu du xxe siècle. Moins célèbre peut-être dans un premier temps que certains de ses contemporains - Henri Cartier-Bresson et Walker Evans, par exemple -, il se situe néanmoins parmi les visionnaires qui, par la richesse de leur parcours, ont montré le potentiel créatif d'une photographie fondée sur l'observation du monde environnant.
Brandt établit sa réputation de photographe avant la Seconde Guerre mondiale en publiant deux ouvrages qui présentent la quintessence de ses premières études sur la vie britannique - The English at Home (1936) et A Night in London (1938). Durant la guerre et dans les décennies qui suivent, il approfondit ce travail documentaire social en effectuant des reportages commandés par quelques-uns des plus grands magazines illustrés de son temps. Cette voie le conduit à s'intéresser plus particulièrement aux portraits (notamment d'écrivains britanniques) et aux paysages, souvent dans leurs relations avec les grandes figures littéraires de la Grande-Bretagne. Mais son véritable accomplissement artistique - auquel il se consacre surtout entre 1945 et 1961 - est une série de nus tout à la fois personnels et universels, sensuels et étranges. Collectivement, ils illustrent le « sentiment d'émerveillement » qui, chez lui, occupe une si grande place.
Au cours de ses cinquante années d'activité, Brandt s'est constamment intéressé à la capacité de la photographie de faire de l'art à partir d'une réalité factuelle toute simple. C'est d'ailleurs un principe central du modernisme en photographie, mais Brandt parvient, à un degré que n'atteignent pas ses pairs, à résoudre la tension entre réalité et imaginaire en transcendant (ou en ignorant) ces deux étiquettes.
Le présent ouvrage respecte le désir du photographe d'organiser son oeuvre thématiquement, et non de façon aléatoire en fonction de similitudes formelles, tout en présentant l'esthétique de Brandt dans sa beauté et dans sa liberté déroutante. Par rapport à ce qu'ont fait ses pairs, son travail est imprévisible par les sujets qu'il aborde, mais aussi par son style de tirage, qui évolue beaucoup au cours de sa carrière.
Jusqu'ici, on a souvent relégué au second plan la question de l'évolution spectaculaire du style de tirage de Brandt, mais, s'il est important d'apprécier ses noirs presque impénétrables et les tons sourds de ses premières épreuves - celles des années 1930 -, il ne faut pas voir pour autant, dans les tirages de la fin de sa carrière, des interprétations abâtardies de son oeuvre par un homme vieillissant. En réalité, pour Brandt, exposer le négatif n'a toujours été que le début d'un processus. Bien qu'il n'ait pas systématiquement tiré d'épreuves destinées à la vente avant les agrandissements effectués entre 1972 et 1976 en association avec la Marlborough Gallery à New York, on pourrait dire que chaque tirage de Brandt est unique, car sa main a toujours été là pour retoucher le travail, le corriger ou l'améliorer par divers moyens ; il est donc rare de trouver deux épreuves retouchées de manière identique.
Le travail de Brandt influencera à son tour des artistes aussi différents qu'Ansel Adams, Robert Frank, R. B. Kitaj et David Hockney.