Bras de fer à Bercy

Le nez dans la Seine, Bercy, «paquebot immobile», concentre la puissance de l'Etat. Ses services irriguent le territoire. 190 000 agents en dépendent. Arbitre redouté de multiples dossiers, séculairement installé dans une division des fonctions fiscales, économiques et financières, Bercy tiendrait d'une addition de lourds corporatismes appuyés sur des traditions syndicales anciennes et fortes. Au cours de l'hiver 2000 un glissement dans les eaux de la modernité aurait échoué sous l'effet d'un conflit social de grande intensité, mobilisant des intérêts disparates. Le préjudice causé aux politiques de réforme de l'Etat serait considérable.

Alors que, dix ans plus tôt, une grande secousse sociale avait donné le signal d'évolutions importantes, le bras de fer social de l'hiver 2000 témoignerait de profondes résistances au changement. En contrepoint de ces lectures qu'ils jugent simplificatrices et, partant, biaisées, quatre responsables syndicaux CGT des impôts mettent au jour les questions soulevées par cette lutte, questions qui tournent toutes autour du devenir d'un service public.