Brassens anarchiste

Brassens anarchiste

« Brassens était anarchiste ; écouter ses chansons devrait suffire à s'en persuader et à comprendre les formes qu'il donne à cet engagement. [...] On trouve çà et là que Brassens n'était pas anarchiste, ou qu'il était non pas anarchiste mais libertaire, sans qu'on prenne la peine d'ailleurs d'expliquer la différence, ou qu'il était un 'faux anarchiste' ou encore un 'bon anarchiste', ce qui sous-entend qu'un anarchiste est forcément 'mauvais'. On le voit, comme à peu près tout ce qui concerne l'anarchisme, Brassens est sous le coup de nombreuses idées reçues. Les jugements moraux ne manquent pas non plus, comme celui du linguiste Marc Wilmet, qui en 1991 a eu la bonne idée de publier un recueil de textes qu'il a retrouvés écrits par Brassens pour Le Libertaire, non sans prévenir, dans sa préface, que 'le troubadour gaulois avait une face plus sombre'. Le moins qu'on puisse dire est qu'il n'est guère de bon ton de se professer anarchiste, ce qui implique d'être jugé d'emblée. Cette expression de l'auteur du recueil, qui semble tout étonné de sa découverte, est le signe qu'on est oublieux et peu attentif non seulement au contenu des chansons, mais aussi aux nombreuses déclarations publiques de Brassens, qui, de toute sa vie, n'a jamais caché ses convictions. »