Bruegel en noir et blanc

Vers 1555, après son voyage en Italie, Pieter Bruegel l'Ancien commence à concevoir, pour l'ambitieux peintre-éditeur anversois Hieronymus Cock, des estampes qui ne tardent pas à le rendre célèbre dans toute l'Europe. D'innombrables dessins préparatoires montrent avec quelle minutie il développe ces oeuvres graphiques, qui seront ensuite incisées dans le cuivre par des artisans de talent. Avec ses Grands paysages, Bruegel s'affirme comme un novateur influent de l'art du paysage.

Des estampes comme Les gros poissons mangent les petits et la série des Sept péchés capitaux prouvent qu'il peut se mesurer au grand Hieronymus Bosch. Mais il publie également sous cette forme des allégories satiriques, des épisodes de la Bible et ses célèbres scènes paysannes. Là comme ailleurs, Bruegel illustre les forces et surtout les faiblesses de l'être humain avec autant d'originalité que d'humour. Quatre cent cinquante ans après sa mort, ses gravures, eaux-fortes et bois, qui constituent une partie essentielle de son oeuvre, n'ont rien perdu de leur expressivité.

En histoire et technologie de l'art comme en archivistique, la recherche récente porte un regard innovant sur tout l'oeuvre gravé de Bruegel, publié tant de son vivant que peu après son décès. Quatre-vingt-neuf compositions sont abordées dans ce catalogue superbement illustré, qui présente des descriptions nouvelles et détaillées de leurs différents états et éditions. L'ouvrage expose également l'histoire de la création, de l'interprétation et de l'appréciation de ces estampes, qui ont déterminé l'image de Bruegel, des siècles durant, auprès du grand public.