Brun...

C'est en 1850, à Estables, hameau de la commune de Féline en Haute-Loire, que Jean-Marie Brun voit le jour au coeur de cette campagne des monts du Livradois Forez. Issu d'une famille paysanne, le hasard de la vie guidera ses pas vers la région stéphanoise ou, comme beaucoup d'autres, il rejoindra le monde industriel. Sur cette fin du XIX^e siècle, l'industrie est en pleine gloire dans la Loire, forges, métallurgies, fabriques d'armes et autres entreprises liées au travail du métal sont en pleine expansion. C'est dans la vallée de Cotatay, près du Chambon-Feugerolles que l'aventure professionnelle commencera pour Jean-Marie. Mais il a une réelle passion pour la musique, alors, il se lance dans la lutherie. Travailleur manuel expérimenté, inventeur de génie, il acquière rapidement ses lettres de noblesse et devient un notable très en vue et très envié à Saint-Étienne dans ce XX^e siècle naissant. Parmi ses multiples créations, celle qui fit sa gloire et la fortune familiale, reste bien le célèbre piano automatique le « Brunophone ». Cet instrument de musique mécanique remplaçait un ou plusieurs musiciens suivant les modèles et révolutionnera notre pays jusque dans les années 1920-1930.

Après la disparition de Jean-Marie, ses enfants prirent la relève et développèrent le magasin de musique familial qui s'étendait des numéros 23 à 27 du cours Victor-Hugo à Saint-Étienne. L'empire Brun n'était que grandissant et, la renommée de la famille n'était plus à faire. Puis, la transmission des affaires commerciales arrivent jusqu'aux petits enfants de Jean-Marie dont l'un d'eux, Emmanuel Brun, se rendra célèbre à travers ses exploits sportifs mais également par son art incomparable déjouer de la lame sonore (scie musicale).

Le passionné de musique mécanique et d'histoire locale que je suis, a simplement souhaité par ce livre, rendre un hommage mérité à cette glorieuse famille stéphanoise, dont nombreux se souviennent encore dans notre région.
Fruit de mes recherches, de témoignages de descendants ou d'amis de la famille Brun, j'ai voulu cet ouvrage
comme un album de photos de famille dans lequel on se plonge pour retrouver ses souvenirs avec le respect de la mémoire.
Vous souhaitant autant de bonheur dans sa découverte que j'en ai éprouvé lors de sa conception. Bon voyage...
Philippe Beau