C'est le marché, abruti !

Abruti : « Adjectif et nom. Dont les facultés intellectuelles sont temporairement amoindries par un agent extérieur » (Petit Robert). Depuis les années 1980, l'opinion publique semblait considérer que seul le retour aux vraies lois du marché pouvait nous sortir de la crise économique inaugurée par la hausse du prix du pétrole en 1973. Vingt ans plus tard, le rejet du traité constitutionnel européen, le 29 mai 2005, marque le refus d'une société de marché. Ce refus pourrait être la première étape du réveil de citoyens abrutis par un discours économique néo-libéral. Le référendum du 29 mai n'est-il pas le signal d'un retour de la citoyenneté et de la politique ? L'expression de la volonté de retrouver les sources du libéralisme émancipateur ? Le rejet d'un discours ultra-libéral qui nous impose une nouvelle servitude, celle de la réalité économique ?

Économiste de formation, l'auteur de ce livre veut faire partager ses doutes sur le discours économique dominant. Celui-ci tend à se substituer, avec un langage le plus souvent ésotérique, au discours politique. Derrière des théories savantes, usant et abusant de l'outil mathématique, se cachent nos nouveaux maîtres à penser (les experts). Inconsciemment, on peut l'espérer, ils remettent en cause la souveraineté du peuple. S'il est vrai que cette souveraineté peut présenter certains dangers, elle reste le fondement de la démocratie.

Ce livre, volontairement polémique, s'attaque au discours économique dominant. Il s'adresse au citoyen qui doit se concevoir comme un économiste pour exercer la plénitude de ses droits...