Ca tourne vinaigre en Saintonge

J'ouvre un placard, j'en sors un carton à chaussures. Mon flingue y repose bien enveloppé dans un chiffon depuis pas mal d'années, à côté de ses munitions. Je le déballe, je vérifie le mécanisme, je l'empoigne, je le serre fort, je fais le geste de viser un invisible ennemi. Puis, d'un coup d'un seul, alors que des gouttes de sueur commencent à perler sur mon front, je le rejette dans son carton et je ferme la porte du placard d'un coup de pied rageur. « Tu ne tueras point », m'étais-je toujours promis...

En cas de danger, je me contenterai de mes atouts physiques ou de ceux de Rapido... Il est tellement inattendu, ce pauvre et gentil bâtard, que j'ai des doutes sur ses compétences accrocheuses. En tout cas, nous sautons tous les deux dans le quatre-quatre et j'appuie à fond sur l'accélérateur, direction l'A10 et la Charente-Maritime. On va éclaircir l'affaire et jouer à « Qui perd gagne ? » à Saint-Vincent-de-Saintonge. Sans sommation d'usage. Et quand moi, le Terminator des campagnes, je me lance sur une affaire, un raz-de-marée passerait inaperçu.