Ça va mal finir

« A son crépuscule, la monarchie chiraquienne est entrée en guerre de succession. Parfois, celle-ci ressemble à une « drôle de guerre », tant les rivalités exacerbent les ridicules. Mais c'est une lutte à mort.

Au sommet, le Président. Jacques Chirac s'accroche au pouvoir avec toutes ses forces déclinantes. Il se battra jusqu'au bout contre Nicolas Sarkozy, « le traître » à qui il ne pardonne ni son passé, ni ses ambitions. Ce présomptueux héritier, aussi impatient, d'ailleurs que... « son » Dominique de Villepin. Le Premier ministre sert une cause, celle de la France bien sûr (!) qui dépasse le chef de l'Etat. Aucun des deux ne lui fait la grâce d'une espérance. Ils veulent se débarrasser du « vieux », qui tente, lui, de profiter de leur affrontement qu'il attise. Quitte à favoriser l'élection d'un(e) candidat(e) socialiste ! Encore faudrait-il qu'il y ait une gauche crédible, si seulement les héros étaient moins fatigués, s'ils ne sacrifiaient pas eux aussi au culte du Veau d'or, s'ils n'avaient pas délaissé le peuple.

Le choc de ces détestations enfonce la France dans sa « grande désillusion », et les Français dans leur colère contre les injustices de temps trop modernes pour être humains. Si on les écoutait, on entendrait leurs plaintes et leurs révoltes, comme le grondement d'un orage avant de s'abattre. N'importe où. N'importe quand. ».