Café des chimères

Café des Chimères

Mon enquête a démarré sur un caprice ! Une lubie qui m'est venue un matin de juin, quand dehors le soleil se faisait lourd et que je rêvais de promenades au bord de l'eau. Mes pensées s'échappaient plus loin que les navires invisibles, au-delà du lac et des montagnes bleues. L'été me tirait vers le large, et je n'en pouvais plus de vivre enfermée ! J'avais besoin d'insouciance et de liberté, si bien que mon enquête a commencé comme un jeu sans conséquences et sans enjeux. Puis elle est devenue ma drogue !

Au gré de mes insomnies, devant l'écran noir qui me cachait du monde et des gens, l'enquête était mon opium et mon vice, ma fumée et mon trip. Un besoin criant qui hurlait jusque dans mes os ! J'y ai laissé des plumes et ma peau, des lambeaux de chair et des sommes inconsidérées qui - pour tout avouer ! - ne m'appartenaient pas. J'y ai perdu des heures blanches et des jours gris, la main sur le clavier, l'oeil cerné de nuit. Quant à ce que j'y ai gagné...

Je l'aurai découvert à la fin du parcours et, si c'était à refaire, sans doute que je reprendrais la même route, à la même allure et par les mêmes détours. Je rejouerais le même jeu, quelle qu'en soit l'issue, parce que ma quête était excitante et navrante à la fois, qu'elle m'a procuré les sensations les plus extrêmes et que ça, ça ne se refuse pas ! Qui voudrait d'une vie terne où l'on rejoue cent fois le même scénario ?