Caravage

Le Musée des Beaux-Arts de Rouen nous a proposé de réunir autour de la Flagellation du Christ (vers 1606-1607) de Michel Angelo Merisi, dit Il Caravaggio, un petit nombre de peintures de ce Musée, et de dessins issus des collections conservées dans ses réserves, ensemble complété par l'Ecce Homo (vers 1655) de Philippe de Champaigne, que le Musée des Granges de Port-Royal a bien voulu prêter à celui de Rouen. Nous avons circulé dans les salles du Musée, longuement séjourné dans le Cabinet des dessins et sorti de leurs tiroirs et cartons de très nombreuses oeuvres italiennes et flamandes des XVI^e et XVII^e siècles, le plus souvent très peu connues. Notre idée était justement, sans esprit de système mais avec esprit de suite, de voir comment un certain nombre de ces tableaux et dessins pouvait réfléchir la Flagellation selon le Caravage, non pas seulement dans son thème, mais dans les choix sensibles et formels qui avaient guidé le travail du peintre. Notre idée était toute simple : quelle lumière projette un tableau sur le voisinage de son exposition ?

Giovanni Careri est directeur d'études à l'EHESS et professeur l'École Nationale Supérieure des Beaux-arts de Lyon. Il travaille à la frontière entre histoire de l'art, théorie de l'art, sémiotique et anthropologie. Parmi ses publications : Envols d'amour. Le Bernin : montage des arts et dévotion baroque (1990) ; Geste d'amour et de guerre (2005), La Torpeur des Ancêtres. Juifs et Chrétiens dans la Chapelle Sixtine (2013) ; Caravage : la peinture en ses miroirs (2015).