Fiche technique
Format : Broché
Nb de pages : 273 pages
Poids : 290 g
Dimensions : 12cm X 20cm
ISBN : 978-2-84242-416-9
EAN : 9782842424169
Ce que je lisais aux morts
poèmes du ghetto de Versavie
Quatrième de couverture
Wladyslaw Szlengel (1912-1943) fut la voix grinçante du ghetto de Varsovie. Jeune chansonnier avant-guerre, il conduisait des revues satiriques au fameux café « Sztuka », rue Leszno, où chantait Wiera Gran accompagnée du pianiste Wladyslaw Szpilman. Selon Halina Birenbaum, une rescapée, ses textes « étaient écrits dans la fièvre de la passion, alors que se déroulaient des événements qui nous semblaient les derniers du siècle. Ils interrogeaient nos sentiments, nos pensées, nos besoins, nos souffrances et nos combats implacables pour chaque minute de vie supplémentaire. J'ai récité certains de ces poèmes dans le ghetto à l'occasion de réunions ou de petites manifestations pour collecter de l'argent [...]. J'avais douze ans. »
Poète non résigné, résistant, Szlengel se voit surtout « chroniqueur des noyés ». Les derniers mois de 1942-1943, après la grande déportation de 300 000 Juifs à Treblinka, il lisait encore ses textes dans le « petit ghetto » devenu un camp de travail. Quand la fin approcha, il en forma une liasse qu'il donna aux archives clandestines organisées par Emanuel Ringelblum. Il laissait, expliqua-t-il, des « poèmes documents » qu'il avait lus à « des gens qui croyaient encore en leur survie » ; il voulait en faire « les mémoires du fond de l'enfer ». Depuis, ces gens ont disparu : « En l'espace d'une heure, poursuit-il, ces textes sont devenus des poèmes que je lisais aux morts... » Szlengel disparut à son tour, assassiné le 9 mai 1943. Ses poèmes du ghetto sont publiés ici pour la première fois en français.