Ces langues que nous ne parlons pas

Ces langues que nous ne parlons pas

L'oeuvre-poème de Michel Cassir effectue en chacune de ses lignes un recommencement surprenant : les mots de cette poésie se précèdent et se suivent en fomentant depuis des antécédences déjà inouïes des suites en avant où l'inépuisé se découvre comme certains de ses titres l'annoncent : L'Infini rapproché par les cornes, précédé de Théorème, dieux des dieux des dieux, suivi de Chronique d'ici-bas et, aujourd'hui, Ces langues que nous ne parlons pas, suivi de Invisible pèlerin. C'est peu dire qu'à chacun de ses moments le texte excède ces promesses :

Juste un plongeon à l'intérieur d'une émeraude fluide comme l'été au creuset d'une main.

...Ces poèmes touchent le fond et la surface des violences et des ressources inépuisées à leur encontre, délivrent une suite en hauteur aux Chants de Maldoror et aux Poésies de Lautréamont, la donnent en partage dans le quotidien en y multipliant les sentiers de liberté et les points d'aimantation :

le génie des accidents de parcours pour une promenade unique.
Christian Cavaillé