Chambre de verdure

«Louis, je veux un jardin.»

Manifestement impérieuse, mais nullement inquiète dans le ton, cette petite phrase se voulait d'une évidence conclusive. Se battre contre ne rimait à rien, d'autant que l'exaucer permettrait au Maréchal d'accomplir le voeu maternel et rendre fertiles ses nostalgies. Dans cette entreprise, il mesurait l'intérêt qu'il avait à satisfaire son épouse, à la laisser s'investir dans ce lieu et faire passer sur Cordès ce souffle de jeunesse. Cette promesse de changement. Elle viendrait plus volontiers en Auvergne. Combler son désir était à sa portée et, un temps, occuperait Bérénice. Cela pouvait les rapprocher, l'aider à faire avec lui cause commune. Il regarda longtemps une buse qui tournait au-dessus du château ; lorsqu'elle l'aurait décelée, elle non plus ne lâcherait plus sa proie.»

«Chambre de Verdure» est une chimère sur une époque où les parterres de Le Nôtre et Les Pleurs de Sainte Colombe exprimaient les belles pudeurs d'un bonheur de vivre.