Chemins d'ailleurs et de Damas

De stèles en blasons, d'ondulations voyageuses - ambulantes félicités ! - en haltes métaphysiques, d'interrogations pathétiques en fulgurances, d'une main très sûre et d'un esprit d'extrême exactitude en même temps que d'extrême délicatesse, Michel Marmin dessine - j'entends la sûreté du fusain ! - le Jardin de rêve et d'été où, dans leur bienveillante souveraineté, s'alignent les Dieux, les Dieux bons, les Dieux de rigueur, de partage et d'extase.

Ils regardent de loin et déclinent de fraternelles injonctions. Ils regardent de loin, par-delà nuages et tempêtes, mauvais sorts et rides de l'âme ! Ce qu'ils savent : les heures glorieuses, les souvenirs magnifiques, la trame du monde et le capricieux enchevêtrement des destins. Michel Marmin tend l'oreille, dresse l'esprit, fixe le «plaisir d'être» dans l'instantané, à peine mélancolique, certes grave, d'un chant qui ne cesse de résonner au diapason d'une mémoire lapidaire et cependant exhaustive.

Jean-Charles Personne