Chirac et dépendances

La Tigresse, le Berger et le Parpaillot, la Pintade à roulettes, l'Étrangleur ottoman, la Grand-Mère aux pièces jaunes, Sarko, le Garçon doué pour trahir - selon les propres mots de François Mitterand - et Galouzeau de Villepin, le Jobastre.

Voilà donc une chronique de la V^e République, en même temps qu'un tableau des moeurs, hilarant et explosif, bourré d'anecdotes croustillantes et de portraits iconoclastes. Où l'on trouvera épinglés ceux de la vieille garde - Marie-France Garaud, Pasqua, Balladur, Séguin -, les vieux loups - Juppé, Sarkozy, Villepin et quantité de seconds couteaux -, sans compter quelques agnelles et surtout le Président...

«Johnny de la politique», bluffeur, séducteur et bonimenteur, fascinant pour sa baraka et sa ténacité, dans un environnement abracadabrantesque, tel est Chirac dessiné par Probst. Jacques, le Grand, est toujours debout dans les tempêtes, malin et calculateur, doté d'un formidable appétit de vivre: à table, avec les femmes, en voyage. Un ogre...

Jean-François Probst, qui a conseillé tour à tour Chirac, Monod, François-Poncet, Pasqua, Alliot-Marie, Juppé, Poncelet, Tiberi, et nombre de chefs d'État africains, est un (dé)faiseur de rois. Personnage atypique de la politique, Napolitain, Alsacien et Aquitain par ses racines, électron libre à Paris - jamais courtisan, rarement godillot, étonnamment indépendant -, l'auteur a deux armes secrètes: il ne parle pas la langue de bois et il possède l'un des plus beaux carnets d'adresses médiatico-politiques. Ça déménage. Et avec quel talent!