Fiche technique
Format : Broché
Nb de pages : 478 pages
Poids : 590 g
Dimensions : 16cm X 24cm
EAN : 9782848760506
Comment devenir un génie ?
chroniques
Les libraires en parlent
« À l’Ile Maurice, il y a deux types de gens : les Mauriciens et les Chazal. »
Chazal a fait de sa condition d’insulaire une nature littéraire.
Lorsque parait l’énorme « Sens plastique » en 1948, c’est un pavé lancé de Maurice qui tombe dans la mare littéraire française sur laquelle règnent les grandes figures gallimardesques que sont Breton et Paulhan. La langue de Chazal met tout le monde sur le flanc. Ils en sont littéralement babas. Le Chazal cosmico-caustique, roi de l’analogie, sera néanmoins maintenu à l’écart de l’ascenseur des Lettres. Le chroniqueur admirable qui nous est dévoilé ici prend plaisir à dynamiter les idées reçues sur Maurice et fait œuvre de liberté absolue sur ce peu de terre cerné par les eaux qu’il aime avec férocité. Souvent drôles, toujours perspicaces et visionnaires, ces textes montrent comment Chazal le mégalo équilibre son point de vue par un sens profond de l’autodérision : « J’ai découvert récemment que tout en étant de loin l’esprit le plus intelligent de ce pays, j’étais, ou je suis devenu l’être le plus grotesque le l’île Maurice. » Etonnant, non ?
Quatrième de couverture
De 1948 à sa mort, en 1981, Malcom de Chazal a donné à la presse de l'île Maurice d'innombrables chroniques dont voici, pour la première fois, une large sélection. Le plus souvent écrites dans la fièvre de l'improvisation, elles portent sur tous les sujets possibles, au gré de l'actualité ou de la réception des journaux d'Europe, qui pendant longtemps arrivaient par bateau.
Chazal est souvent sévère avec son île et ses compatriotes. Il fustige leur manque de culture, et surtout le racisme - le « préjugé de couleur » - qui imprègne la société. Il choisit délibérément de militer pour l'indépendance. Candidat aux élections de 1959, il ne sera pas élu, mais garde un souvenir très fort des réunions électorales, de ses prestations d'orateur, de son contact avec le « vrai peuple ». Les connaissances de Chazal sont celles d'un lecteur insatiable : il propose des prospectives originales et souvent pertinentes sur l'évolution de son île et du monde en général. Toutefois le principal à ses yeux, c'est son oeuvre, qu'il commente alors qu'elle est en train de s'écrire, qu'il explicite, qu'il vante auprès des écrivains de passage dans l'océan Indien. Bon prince, il donne aux lecteurs les préceptes à suivre pour devenir un génie...
Chazal se laisse emporter parfois mais on le suit volontiers car il trouve souvent des images fulgurantes, des formules irrésistibles de drôlerie. Dans leur spontanéité tout orale, les articles de Chazal apportent un complément essentiel à son oeuvre, cette extraordinaire construction poétique qui fait d'une île du bout du monde le centre de l'univers et le lieu d'origine de la civilisation.