Comment écrire une histoire

« Le génie est une longue patience, évitons-lui l'inutile errance ! »

Si tout le monde peut s'entendre sur les symptômes qu'un récit procure (joie, peine, peur) en disant avec sincérité ce qu'il a ressenti, nous sommes bien peu nombreux à expliquer notre diagnostic (cela ne fonctionne pas, car... cela s'enchaîne bien, parce que...) ; à nous engager sur un pronostic analysé à partir d'un début ou d'une ébauche ; et nous sommes bien rares à procurer une prescription précise destinée à améliorer la qualité d'un texte (autre que sa grammaire et son orthographe) en travaillant à la fois le style, le scénario, les personnages, et l'histoire.

Dans mon travail de conseiller littéraire, même si j'ai pu maintes fois constaté la vérité des propos d'Albalat : « Gardons à l'esprit que le talent du conteur est primordiale, le talent de l'écrivain est secondaire, mais essentiel », j'ajouterai volontiers, et encore plus de nos jours, que l'effort sur la structure est fondamentale. Celle-ci bancale, seul un talent extraordinaire de conteur (l'aventure du personnage ou l'originalité du monde) et d'écrivain (le travail considérable sur la langue) pourra la contrebalancer. À l'inverse, une charpente solide d'auteur - où la part belle est faite au synopsis, au plan, à la vraisemblance et la crédibilité de l'histoire et à l'intérêt (suspense, surprise, curiosité) - supportera plus facilement des faiblesses de style ou d'originalité. En 1853 à Colet Flaubert écrivait déjà : « Ce qui m'embête, ce sont les malices de plan, les combinaisons d'effets, tous les calculs du dessous et qui sont de l'Art pourtant, car l'effet du style en dépend, et exclusivement. »

« J'ai réuni dans ce livre des méthodes, des réflexions et des conseils pratiques de grands noms de la littérature et de penseurs pour faire naître le conteur, l'auteur ou l'écrivain que vous serez demain (voir les appels à textes à l'intérieur). »