La bataille de Brazzaville (5 juin-15 octobre 1997)

La bataille de Brazzaville

Au Congo Brazzaville, on a pleuré, on pleure et on pleurera encore. Les larmes remplacent les Larmes. Le mal est solutionné par le Mal. La ronde des Drames y est sans fin. Quand le feu s'éteint aujourd'hui, un autre s'embrasera demain. Car, sous les cendres du drame précédent, les braises restent ardentes.

Un petit pays d'à peine 3 millions d'habitants, dressé sur une nappe de pétrole, mais qui manque de responsables, les chefs de bandes ethniques qui font office de dirigeants politiques étant les premiers à instiguer les populations à la violence, pour préserver leurs intérêts égoïstes, individuels, ceux de leurs familles et des familiers.

Ils se canardent à l'intérieur du pays, discutent, spéculent, s'embourbent, s'acharnent, traquent les misérables populations, bradent les ressources naturelles, se battent pour le pouvoir... Le putsch, particulièrement meurtrier (10 000 morts), ourdi en 1997 par M. Denis Sassou Nguesso, a fait s'envoler l'illusion de la démocratie partie pourtant du bon pied en 1991.

Quant à l'extérieur, le monde louvoie entre l'indifférence (« qu'ils se débrouillent ! ») et le découragement : la cause des intérêts économiques passe avant la pitié et la générosité.

Est-ce vraiment le seul antagonisme tribal, la seule haine ethnique, la seule volonté de revanche, la seule lutte pour le pouvoir qui, en moins de 5 ans, ont ramené le pays à 50 ans en arrière ? C'est à cette question que tente de répondre ce livre.