Fiche technique
Format : Broché
Nb de pages : 895 pages
Poids : 1384 g
Dimensions : 16cm X 24cm
ISBN : 978-2-343-19839-2
EAN : 9782343198392
Correspondance
de la Bibliothèque nationale au camp de Buchenwald
1941-1945
Quatrième de couverture
Correspondance
De la Bibliothèque nationale au camp de Buchenwald
1941-1945
Administrateur général de la Bibliothèque nationale de 1930 à 1940 et de 1945 à 1964, membre du comité exécutif de l'UNESCO et de très nombreuses institutions à caractère culturel, Julien Cain (1887-1974) joua un rôle marquant dans le domaine de la lecture publique, à laquelle il donna une impulsion vigoureuse. Ami des écrivains et des artistes, mais aussi « éminence grise » de trois républiques, ce haut fonctionnaire occupa pendant près d'un demi-siècle une place notable au carrefour de la culture et de la politique.
Mais cette longue et féconde carrière connut, de 1940 à 1945, une interruption dramatique. Démis de ses fonctions par Pétain dès le 23 juillet 1940 pour s'être trouvé parmi les passagers du Massilia, Julien Cain fut arrêté par la police allemande à son domicile parisien le 12 février 1941, interné à la Santé, puis au fort de Romainville, avant d'être déporté à Buchenwald, le 22 janvier 1944. Ayant survécu à cette dernière épreuve, en dépit des séquelles d'une grave blessure contractée durant la Première Guerre mondiale, il fut rapatrié le 18 avril 1945 et reprit presque aussitôt ses fonctions d'administrateur général.
Tout au long de ces années d'internement, son épouse, Lucienne, se dépensa sans compter pour tenter d'arracher sa libération, s'efforçant de mobiliser le vaste réseau de relations que le couple s'était constitué dans l'entre-deux-guerres. On la voit ainsi multiplier les démarches auprès d'amis politiques ralliés à Vichy, comme Fernand Bouisson ou Anatole de Monzie. De Jérôme Carcopino à Fernand de Brinon, de Pierre Drieu la Rochelle à Paul Morand, de Pierre Laval à René Bousquet, longue est la liste des personnages inlassablement sollicités par cette femme passionnée.
Rendant compte de toutes ses tentatives, dans un langage crypté qui n'est pas sans saveur, Lucienne Julien Cain s'emploie aussi à satisfaire l'insatiable curiosité d'un homme qui, du fond de ses prisons, cherche à tout prix à rester lié avec l'« extérieur ». Soutenue par des amis écrivains, au premier chef par Paul Valéry, qui l'alimente en petites nouvelles de la vie littéraire, elle s'en fait à son tour l'« échotière » à l'intention de son mari captif. Elle ne manque pas non plus de le tenir informé du devenir de la Bibliothèque nationale, sa « pauvre maison », comme il l'appelle, où il conserve de vrais fidèles, qui n'attendent que son retour.