1997-2001

«La critique de la poésie est abominable» écrivait à juste titre Novalis. Et Gaspard Hons le sait, qui n'aura désormais de cesse de s'en éloigner.

Non, son travail à lui est minutieux et patient comme celui du jardinier dans la roseraie, il n'est pas de cette espèce, barbare ou simplement stupide, qui rôde sans état d'âme autour des livres et de leurs ruines,

Il est au contraire ce chroniqueur qui «invite à entrer dans la proximité d'un livre», qui partage ses espérances et son enthousiasme, parfois aussi ses doutes et son ignorance.

Yves Namur

Ainsi Gaspard Hons se réserve-t-il, depuis son embrasure (dans le sens de Jacques Dupin), de suggérer les mouvements internes, les déplacements singuliers d'une œuvre dont avec lui nous éprouvons la respiration, la marche, les avancées vers où ? C'est précisément ce que ne peuvent résoudre ni le poète ni le critique, mais simplement ils se font complices d'un même souffle au détour d'un sentier qui n'étant en rien destiné à mener quelque part n'en traverse pas moins la vie. Unir de la sorte son écriture, mais aussi celle de l'autre conjointes dans une même écoute du rien où secrètement s'élabore le poème, forme formante, consiste paradoxalement à lui faire subir l'épreuve de cela seul qui importe, à savoir cette nécessité sans objet à laquelle il répond.

Fernand Verhesen