David Rapoport

David Rapoport, « la mère et l'enfant », 36 rue Amelot

Au 36 de la rue Amelot, non loin de la Bastille, un immeuble semblable à tous les autres. Et pourtant ! Qui sait encore aujourd'hui ce que put signifier cette adresse pour des milliers de Juifs persécutés pendant l'Occupation ? L'espoir. Parfois l'ultime recours.

Dès le lendemain de l'entrée des troupes allemandes à Paris, un groupe d'hommes, sous l'égide de la Colonie scolaire du Comité de la rue Amelot, se mobilisait pour faire face à toutes les urgences. Parmi eux, Léo Glaeser, Jules Jacoubovitch et, trois mois plus tard, David Rapoport, qui eut en charge la responsabilité de cette oeuvre.

On oublie trop souvent qu'il fallait d'abord survivre. Et de la survie à la résistance, la frontière était mince. Avec intelligence et courage, Rapoport fraya le chemin qui conduisait de l'une à l'autre. En plaçant la Colonie scolaire hors de la tutelle des institutions légales, il entreprit, sous couvert du dispensaire « La Mère et l'enfant », une oeuvre exemplaire d'assistance, de solidarité, de sauvetage et de résistance, trop méconnue jusqu'à ce jour.

Chaque phase des actions de la Rue Amelot est ici exhumée par le moyen de documents parfois bouleversants et de témoignages exceptionnels. Rien n'est laissé de côté, qu'il s'agisse de l'aide matérielle ou morale, de la fabrication de faux papiers ou du sauvetage des enfants, sans oublier le jeu subtil auquel se livra Rapoport auprès du Comité de coordination et de l'UGIF pour bénéficier de leur appui, sans pour autant y adhérer.

Cet ouvrage n'est que justice rendue à un homme en son temps appelé le « Tzaddik » (le Juste) et à tous ses compagnons qui payèrent de leur vie leur engagement.