Rayon Satires, pamphlets
De la diatribe considérée comme un des beaux-arts : une anthologie de pamphlets séditieux dans l'Angleterre des siècles passés (1391-1913)

Fiche technique

Format : Broché
Nb de pages : 461 pages
Poids : 648 g
Dimensions : 16cm X 23cm
ISBN : 978-2-37623-108-0
EAN : 9782376231080

De la diatribe considérée comme un des beaux-arts

une anthologie de pamphlets séditieux dans l'Angleterre des siècles passés (1391-1913)


Paru le
Broché 461 pages
préface de George Orwell

Quatrième de couverture

« Le pamphlet a pour fonction principale d'être une sorte de note de bas de page ou de glose marginale de l'histoire officielle. Non seulement il permet d'exprimer des opinions non consensuelles, mais il fournit des informations méconnues sur des événements que les puissants du jour ont tout intérêt à occulter ou à déguiser.

George Orwell »

La littérature séditieuse anglaise compte parmi ses contributeurs certains des plus célèbres écrivains : Milton, Swift, lord Byron, William Morris... mais aussi nombre de « petits-maîtres » méconnus ou anonymes. Pamphlétaires et polémistes jouaient jadis un rôle central dans la diffusion des idées et contribuaient grandement à exacerber les débats et les conflits qui ont agité la société anglaise.

Ce recueil, qui rassemble une quarantaine des écrits de combat qu'ils ont laissés, s'étend de la fin du Moyen Âge à la Première Guerre mondiale. Il révèle les convictions et les élucubrations, les fureurs et les rêves qui ont alimenté les controverses politiques et sociales dans l'Angleterre d'antan. Outre son intérêt littéraire, il fournit un aperçu historique des luttes de classe, mais aussi du choc des idées et des passions au pays qui a vu naître la société industrielle.

Étant donné que la plupart des iniquités et des turpitudes que dénonçaient ces polémistes se sont perpétuées jusqu'à nos jours, le lecteur d'aujourd'hui trouvera dans leurs diatribes et leurs satires nombre d'observations qui sont d'une implacable actualité.

Ce choix de pamphlets radicaux ou rebelles s'inspire d'un recueil similaire, paru à Londres en 1950 et préfacé par George Orwell - lui-même collectionneur passionné de brochures politiques, de tracts et de pamphlets.

Ainsi donc, ce dont vous vous nourrissez, vous les riches, c'est de notre chair, avec laquelle aussi vous vous parez et vous ornez. Grands de la Cité, n'est-ce pas l'abondance de vos richesses qui engendre votre arrogance et vos abus ? Et votre arrogance n'engendre-t-elle pas votre ambition, puis l'ambition les factions, puis ces factions les querelles et les conflits civils ? Et ne sont-ce pas vos factions et vos ambitions qui prolongent nos afflictions et notre oppression ? L'enjeu de la controverse n'est-il pas, en fait, de décider de qui les pauvres seront esclaves ?

Anonyme du XVIIe siècle

Tu as maints sacs d'argent, mais gare ! je viens comme un voleur dans la nuit, mon épée tirée dans la main et, comme un voleur que je suis, je dis : donne ta bourse, donne, coquin ! ou je te coupe la gorge. Donne, donne mon argent, que tu détiens, donne-le aux pauvres, aux éclopés, aux lépreux et même aux truands et larrons, aux putains et aux coupe-bourse, qui sont la chair de ta chair et qui te valent bien, eux qui sont prêts à mourir de faim dans des prisons pestilentielles et des cachots immondes.

Abiezer Coppe

Un enfant fera deux plats dans un repas d'amis, et quand la famille dîne seule, la panse ou l'arrière-train suffira à la nourrir. Bouilli le quatrième jour et assaisonné avec un peu de poivre et de sel, le bébé sera fort goûteux, particulièrement en hiver. Je vous l'accorde, cet aliment sera un peu cher, et par conséquent il conviendra parfaitement aux propriétaires terriens, qui, puisqu'ils ont déjà dévoré la plupart des parents, semblent avoir le plus grand droit de dévorer les enfants.

Jonathan Swift

Il faut assurément davantage d'art et d'éloquence pour convaincre le peuple d'une vérité bénéfique que pour le persuader d'un mensonge salutaire.

John Arbuthnot

Et les harangueurs stipendiés
N'appelleront-ils pas aux incendies dans la cité,
Laissant des monceaux de ruines fumantes
Dans la nuit des prospérités et des débauches ?
Pour détourner l'homme de son chemin,
Entraver l'enfant dès la gestation,
Priver la cité de pain, Afin que ceux qui survivent apprennent à obéir.

William Blake

Avis des lecteurs