Démonopolisation, libéralisation et liberté de communication au Cameroun

Le paysage médiatique camerounais est dans tous ses états. A la faveur de la loi du 19 décembre 1990 et de son décret d'application du 03 avril 2000 rendant effective la démonopolisation des ondes, la communication audiovisuelle est brusquement sortie de la nasse du pouvoir exécutif. Les radios, les télévisions, les câblo-opérateurs privés s'installent par dizaines. Dans la semi-clandestinité d'abord, dans la légalité ensuite. Sans complexe, ces nouveaux diffuseurs nationaux remettent en cause l'ordre ancien des monopoles de diffusion jusque-là triomphants et longtemps détenus par les seuls émetteurs de service public. De leur côté, les télécommunications se sont affranchies de l'emprise du seul portefeuille de l'Etat pour s'ouvrir au capital privé, favorisant ainsi un essor prodigieux de la téléphonie mobile. Au même moment, la «toile» mondiale occupe le terrain et le Cameroun s'engouffre littéralement dans les autoroutes de l'information et du numérique.

Cette libéralisation tous azimuts est, pour le Cameroun, une option pertinente pour la modernité. Elle le met en phase avec les exigences de démocratie pluraliste de ce siècle et ce millénaire entrants, porteurs du tout numérique et de globalisation.

Prenant argument de ces avancées significatives, ce livre tente une évaluation à mi-parcours de la problématique de la liberté de communication au Cameroun. En particulier, il questionne avec rigueur le cadre normatif d'exercice des libertés péremptoirement proclamées.