Derniers mots, derniers soupirs

Dans le même esprit que ses précédents ouvrages, Bernadette de Castelbajac s'est attachée cette fois-ci à recueillir des mots prononcés ou des gestes accomplis par des gens célèbres à l'instant de mourir. Ils peuvent être drôles (à Francis Blanche agonisant, on demande : «Comment vous sentez-vous ?», il répond dans un souffle : «Mais, avec mon nez !»), édifiants, ironiques (Mme du Tencin à son confesseur : «J'étais jeune, j'étais jolie, on me l'a dit et je l'ai cru. Jugez de la suite...»), amers, professionnels (Brillat-Savarin : «Je sens que je vais passer... vite, mon dessert !»), joyeux (Montcalm : «Tant mieux, je ne verrai pas les Anglais dans Québec»), grossiers (Paul Valéry : «Quelle connerie, la mort !»).

En rappelant d'une manière concise ce qui faisait l'illustration de ses personnages, elle les montre expirant : en plaisant, en rouspétant, en se réjouissant, en se résignant, en s'inquiétant, en se révoltant, en réclamant à boire ou à manger, en écoutant de la musique, en travaillant, en se convertissant, en maudissant prêtres et médecins, ou encore en percevant l'invisible, comme l'inventeur Thomas Edison : «C'est très beau de l'autre côté».