Des littératures combatives

La question du nationalisme en littérature est souvent traitée comme une vieillerie que la mondialisation aurait définitivement balayée - une chose périmée et passée de mode, presque anti-littéraire. Mais curieusement, on a beau secouer ces vieux oripeaux, on n'arrive pas à s'en débarrasser, surtout si l'on prétend réfléchir sur les dimensions mondiales de la littérature. La nation, et la croyance qui l'accompagne, sont posées par de nombreux «petits» pays qui revendiquent leur droit à l'existence, à la reconnaissance et à l'égalité littéraire sous cette forme inévitable.

Ce livre est issu des réflexions d'une équipe de chercheurs internationaux (Brésil, Inde, Suisse, Autriche, Allemagne, France). Il propose deux directions de travail : d'une part, la publication d'instruments théoriques et pratiques sur le nationalisme littéraire, avec notamment un inédit en français de Fredric Jameson, ou encore une étude des positions et des propositions d'Antonio Gramsci sur le sujet ; et d'autre part, l'analyse historique de différents nationalismes littéraires à travers de grandes figures d'écrivains : Borges, Driss Chraïbi, Musil, Balakrishna Pillai, sans oublier les récits du grand écrivain chinois du début du XX^e siècle : Lu Xun.