Des vestiges et des hommes

Depuis trente ans, les plongeurs passionnés d'archéologie de l'association Anao, l'aventure sous-marine sauvegardent des trésors engloutis dans la rade de Villefranche-sur-Mer. Il ne s'agit pas de pièces d'or, mais de fragments d'histoire. Ces objets, précieusement sauvés des caprices de la Méditerranée, racontent la vie tumultueuse des passagers ou des marins embarqués à bord des navires qui y relâchaient. Du XVI^e au XVIII^e siècle, la rade est restée un abri d'importance sur les voies maritimes qui reliaient les différents ports de la Méditerranée occidentale. Les vaisseaux, leurs hommes et leurs cargaisons en provenance de Rome, Venise, Gênes, Marseille, Fréjus, Barcelone... se retrouvaient dans ce havre naturel situé entre le cap Ferrat à l'est et le cap de Nice à l'ouest.

Chaque année, céramiques, verres et autres artefacts perdus ou rejetés par leurs propriétaires ressurgissent ainsi, au fil des campagnes archéologiques menées par une bande d'amateurs férus de protection de l'environnement et de patrimoine régional. Ces vestiges arrachés aux fonds marins peuvent être admirés dans l'exposition permanente « Trésors d'épaves, les routes maritimes de la Méditerranée », présentée entre les murs centenaires du musée de Préhistoire régionale de Menton. Seul manquait un ouvrage de vulgarisation, esthétique et moderne, pour retracer cette aventure humaine hors du commun. Alors, parés à plonger avec nous ?