Fiche technique
Format : Relié
Nb de pages : 184 pages
Poids : 1280 g
Dimensions : 25cm X 29cm
EAN : 9781931788045
Quatrième de couverture
Lorsque Diane Arbus meurt en 1971, à l'âge de quarante-huit ans, elle exerce déjà une influence significative - qui tient même de la légende - sur les passionnés de photographie, alors même qu'un nombre encore relativement limité de ses photos les plus importantes ont été publiées. La parution de Diane Arbus : An Aperture Monograph en 1972, tout comme la rétrospective posthume du Musée d'Art moderne, permet au grand public de découvrir la portée et la puissance de son œuvre. La réaction est sans précédent.
La publication de cette monographie de quatre-vingts photos a été dirigée et conçue par un ami et collègue de Diane Arbus, le peintre Marvin Israel, et par sa fille, Doon Arbus. En créant ce livre, leur objectif était d'être aussi fidèle que possible aux critères utilisés par Diane Arbus pour juger sa propre œuvre et à la manière dont elle espérait qu'on la verrait. Le livre est devenu un classique universel. Diane Arbus : An Aperture Monograph, un chef-d'œuvre intemporel traduit en cinq langues, demeure à la base de sa réputation internationale.
Cette édition marque le vingt-cinquième anniversaire de l'un des plus importants ouvrages de photographie consacrés à l'œuvre d'un seul artiste. Chaque photo de cette édition a été imprimée à partir d'un nouveau film en duotone à trame de trois cents lignes, ce qui confère à ces reproductions une clarté et un éclat irréalisables auparavant. Un quart de siècle n'a diminué ni l'impact hallucinant de ces images, ni les controverses qu'elles suscitent. Les photos de Diane Arbus s'emparent de l'âme avec toute la force d'une rencontre personnelle et, ce faisant, transforment notre façon de voir le monde et les êtres qui l'habitent.
Diane Arbus n'était pas une théoricienne mais une artiste. Elle ne cherchait pas à défendre des positions philosophiques, mais à faire des photos. Elle adorait la photographie en raison des miracles qu'elle accomplit chaque jour par hasard et la respectait comme l'outil conscient et précis qu'elle pouvait être, à condition de posséder talent, intelligence, persévérance et discipline. Ses images recherchent les réalités privées plutôt que sociales, offrent une cohérence psychologique plutôt que visuelle et visent au prototype et au mythique au lieu du particulier et du temporel. Son sujet réel est véritablement d'atteindre la vie intérieure unique de ceux qu'elle a photographiés.
-John Szarkowski, 1972
Directeur, département de la photographie, Musée d'Art moderne
Je n'avais jamais vu d'images semblables et je suis sûr de ne plus jamais en revoir. Elles sont le fruit de quelque chose qui se passe au-delà de l'appareil photo, le résultat d'un processus long, complexe et intensément humain. Personne ne peut décider de sortir demain dans la rue et de prendre une photo à la Diane Arbus. Il suffirait d'ajuster un objectif et d'appuyer sur un bouton. Ce qui rend ses photos extraordinaires, c'est tout ce qui s'est produit avant qu'elle n'appuie sur le bouton.
-Douglas Davis, Newsweek, 1984
Diane Arbus est l'une de nos légendes et cette monographie est devenue un classique, un tournant de l'histoire qui a changé l'orientation de la photographie en Amérique. Elle a capturé la complexité et l'art qui se cachent dans la réalité. Sa capacité d'empathie qui va bien au-delà du langage définit son œuvre et la met à part de presque tout ce qui existe dans le domaine de la photographie.
-Nan Goldin, Bookforum, 1995
Diane Arbus (née Diane Nemerov à New York en 1923) a dix-huit ans lorsqu'elle épouse Allan Arbus. Elle prend ses premières photos au début des années 40 et étudie la photographie avec Berenice Abbott à la fin des années 40 et avec Alexey Brodovitch au milieu des années 50. Ce sont toutefois les ateliers de photo de Lisette Model qui l'encouragent, vers 1957, à entreprendre plus sérieusement l'œuvre qui la fit connaître.
Des photos de Diane Arbus sont publiées pour la première fois en 1960, dans le magazine Esquire. Pendant la décennie suivante, elle travaille pour Esquire, Harper's Bazaar et d'autres grandes revues, et elle publie plus de cent photos, portraits et essais photographiques, dont un grand nombre sont au départ des projets personnels qu'elle accompagne parfois de ses propres textes. Diane Arbus : Magazine Work (Aperture, 1984) illustre cet aspect de sa carrière et sa relation avec ses images les plus célèbres.
En 1963 et 1966, elle reçoit des bourses Guggenheim au titre de son projet «American Rites, Manners, and Customs». Elle voyage à travers les Etats-Unis, photographiant les gens, les lieux et les événements qu'elle décrit comme «les cérémonies considérables de notre présent. Ce sont nos symptômes et nos monuments», écrit-elle. «Je veux simplement les sauver, car ce qui tient du cérémonieux, du curieux et du lieu commun deviendra légendaire.»
En 1967, à l'occasion d'une exposition au Musée d'Art moderne, «New Documents», qui réunit des œuvres de trois photographes, une sélection de ses photos suscite une vive réaction, de la critique comme du public. On y découvre l'audace révolutionnaire des sujets qu'elle choisit et de son approche de la photographie.
A la fin des années 60, Diane Arbus enseigne la photographie à la Parsons School of Design, à la Rhode Island School of Design et à Cooper Union, tout en continuant à photographier. On remarque tout particulièrement parmi ses dernières œuvres une série de photos prises dans des foyers pour handicapés mentaux : cinquante et une d'entre elles sont rassemblées dans la collection parue sous le titre Untitled (Aperture, 1995). «Le pouvoir extraordinaire d'Untitled confirme notre toute première impression de l'œuvre de Mme Arbus», écrit Hilton Als dans le New Yorker. «Elle atteint le même pouvoir iconographique que n'importe quel autre moyen d'expression. Notre réaction à ces images relève de l'extase pure.»
En 1970, Diane Arbus compose un portfolio de dix photos qu'elle déclare être le premier d'une série d'éditions limitées de ses œuvres. Elle se suicide en juillet 1971. Durant les années qui suivent sa mort et la rétrospective posthume organisée par le Musée d'Art moderne (qui attire déjà plus d'un quart de million de visiteurs avant le début d'une tournée de trois ans à travers les Etats-Unis et le Canada) son œuvre fait l'objet d'expositions en Europe occidentale, en Asie, en Australie et en Nouvelle-Zélande. Les critiques continuent aujourd'hui à débattre de la signification et des intentions fondamentales de ses images. La marque indélébile laissée sur notre expérience visuelle est depuis longtemps établie sans aucun conteste.