Fiche technique
Format : Relié
Nb de pages : 512 pages
Poids : 755 g
Dimensions : 16cm X 23cm
EAN : 9782745309358
Dire par fiction
métamorphoses du je chez Guillaume de Machaut, Jean Froissart et Christine de Pizan
Quatrième de couverture
Le dit est une catégorie de textes aux contours un peu flous qui connaît à partir du milieu du XIVe siècle un certain nombre de modifications, notamment sous l'influence de Guillaume de Machaut. À l'usage de la première personne s'ajoutent, de plus en plus souvent, quelques autres caractéristiques comme le cadre du songe, qu'on peut aisément rattacher à l'influence encore très vive exercée par Le Roman de la Rose, et le recours aux fables mythologiques, rendu d'autant plus aisé qu'il s'appuie sur le succès de l'Ovide moralisé. Ces différents critères délimitent un ensemble de textes, écrits entre les années 1340 et le début du XVe siècle. Les ouvrages de Guillaume de Machaut, Jean Froissart et Christine de Pizan sur lesquels se penche la présente étude peuvent avoir des contenus très divers - débats de casuistique amoureuse, oeuvres consolatrices adressées à des princes mécènes, récits pseudo-autobiographiques ou traités moraux ou politiques -, mais ils posent tous la question des rapports entre la première personne qui leur sert de modalité énonciative et l'emploi de micro-récits tirés de la mythologie, de l'histoire, ou de la Bible. L'insertion de ces fictions est une composante de l'esthétique du mélange, si caractéristique des oeuvres de cette époque, au même titre que l'insertion de pièces lyriques. Mais quelles sont les fonctions remplies par ces micro-récits, longtemps considérés par la critique comme de simples digressions ? Les retouches apportées sans cesse aux matériaux légués par les Anciens, et les nouvelles finalisations de ces exempla, contes ou fables, sont l'objet essentiel de ce travail. La transmission d'une expérience ou d'un savoir à travers le prisme d'une subjectivité ne se fait jamais sans le recours à toutes sortes d'analogies avec des héros ou des situations tirés du passé. Ce chiffrage du je à travers des exemples anciens amène à s'interroger sur la manière que les auteurs ont de se représenter eux-mêmes, de conduire leur pensée personnelle, et de solliciter les talents d'herméneutes de leurs lecteurs.