Dis-moi que je t'aime

A la mort de son père, Emmanuel décide de transporter le corps dans son Alsace natale pour l'y enterrer à l'ombre de ses origines. Une occasion de retrouver un frère quitté trente ans plus tôt.

Cette confrontation fera ressurgir les événements douloureux qui, en 1942, avaient entraîné le père à livrer Emmanuel, son fils cadet, à l'occupant allemand.

C'est comme journaliste que Pascale Tison a écrit ses premiers textes sur le théâtre, l'art et la danse dans différentes revues. Productrice à la RTBF, elle a obtenu deux fois le Grand Prix Paul Gilson des Radios Francophones Publiques. Depuis 15 ans, elle se consacre également à l'écriture. Tout son théâtre est publié chez Lansman tandis que ses deux romans sont édités respectivement aux Eperonniers et aux éditions Esperluète.

Alexis : J'ai. réfléchi. Je ne peux pas te laisser enterrer notre père ici. Le cimetière est plein et désaffecté, tu le sais. Il faut descendre en ville et demander l'autorisation là-bas, Ici, ce n'est plus possible,

Emmanuel : Et tu viens me dire ça maintenant ? Tu viens me dire que j'ai traversé trois pays pour amener mon père à sa source et que son fils aîné refuse d'entendre sa voix morte ? A quoi jouestu ? A monsieur le maire ? Au fils aîné qui veut renverser le cadet de ses poings comme il le faisait quand i1 était môme et qui a arrêté dès que le cadet a pris force et poignets d'homme ? Tu viens me dire que le dernier silence de mon père n'aura pas droit au sapin pour murmurer sur son ombre comme une pleureuse ?