Drum bun en Roumanie

Drum Bun en Roumanie

« Quand nous songeons à la Roumanie des images naissent instantanément dans nos esprits. Images qui nous émerveillent immédiatement : espaces sauvages couverts de forêts, montagnes et prairies inondées de fleurs et de lumière. Scènes qui nous ramènent aux peintures des artistes hollandais et flamands du XVII^e siècle. Pays de beauté et de diversité, pays de ruralité et de traditions où nous aimons nous perdre, et avoir le sentiment que le temps est suspendu !

Roumanie, terre de brassage, carrefour de cultures, pays en proie à mille situations complexes.

Pays à deux vitesses, mais Roumanie humaine, mélange de démesure et de légèreté qui la rend attachante, joyeuse tendre et tonique. " Il s'y passe toujours quelque chose".

Dans les villes, surtout dans les campagnes, sur les routes, c'est un chapelet de petits vendeurs, qui son miel et ses tomates, qui ses pastèques et ses pêches, qui ses fromages ou ses champignons. Myrtilles, cuillers en bois, peaux d'ours, liqueurs, icônes... C'est un inventaire à la Prévert. "La route est un théâtre" :

Des bus surchargés de femmes aux foulards colorés.
Des troupeaux descendant des alpages.
Des enfants à bonnet, hiver comme été.
Des popes avec attachés-cases.
Des chevaux et des oies en liberté.
Des hommes qui parlent fort.
Des charrettes pas éclairées.
Des bûcherons avec tronçonneuse et alcool de prune.
Des berlines allemandes.
Des Magyars et leurs territoires mythiques.
Des bergers à la peau brûlée.
Des Roumains aux baisemains.
Des portables d'actualité et la culture Mac Do installée.
Des Roms chargés d'alambics en cuivre ou de paquets hétéroclites dans des villages perdus.
Des vulcaniseurs qui rêvent de crevaison.
Des Mopti en Transylvanie dans des chariots bâchés.
Des funérailles où il y a du monde et tant à boire et manger !

La vie quotidienne est intimement marquée de christianisme Orthodoxe. Un christianisme populaire, viscéralement mêlé à un puissant courant archaïque de rites, de coutumes, célébrant les grands cycles de la nature. La société est enracinée dans des moeurs tribales et claniques. Elle cultive un art de vivre vieux de milliers d'années, un carpe diem né dans un monde ancien désormais et à jamais obsolète pour cause d'entrée dans la "modernité" européenne.

Nous, photographes rêveurs, nous réinvestissons ces espaces oubliés par la magie de l'image mémoire entre nostalgie et doux optimisme. »
Claude et Marie-José Carret